Les autorités nigériennes, alertées sur une menace d'invasion acridienne sur le nord du pays, demandent aux partenaires au développement un appui en vue de faire face au danger.

Le chef du gouvernement nigérien, M. Brigi Rafini, a au cours d'une rencontre de la Commission mixte de concertation Etat- Donateurs, jeudi à Niamey, lancé un vibrant appel aux partenaires de développement pour qu'ils viennent en aide au Niger face à ce qu'il appelle "le péril acridien".

''Pendant que nous nous débattons pour faire face à l'insécurité alimentaire née de la mauvaise campagne agro pastorale 2011, et pendant que nous nous débattons pour faire face à la crise humanitaire née des conflits politiques qui sévissent dans certains pays voisins, voilà que nous faisons face encore à un autre péril que nous appelons communément le péril acridien'', a-t-il indiqué.

Cette menace d'invasion acridienne intervient, au moment où commence à peine s'installer la saison des pluies au Niger.

Selon les services techniques, la menace se situe au niveau de l'Air et du Tamesna, dans l'extrême nord-est du pays, et qu'il s'avère nécessaire d'intensifier la lutte pour contenir la menace au niveau de ces zones. Ce qui pourrait empêcher les essaims de descendre dans la bande agricole pour commettre des dégâts sur les cultures.

"Cette menace devient de plus en plus avérée. Donc il y a urgence à agir, il est temps, grand temps d'agir", a lancé le Premier ministre Nigérien.

Aussi, face à l'insuffisance des capacités du pays pour faire face à cette menace, le gouvernement nigérien a-t-il jugé utile de prendre les devants en faisant appel aux partenaires au développement.

"Nous n'hésitons pas, comme toujours, à partager avec vous nos soucis, et voir avec vous, dans quelle mesure, ensemble nous pourrons engager une lutte pour prévenir ou combattre le mal qui est entrain de nous assaillir", a dit M. Brigi Rafini, à l'endroit des partenaires au développement.

Le Centre national de lutte antiacridienne a d'ores et déjà mobilisé 4 équipes sur le terrain. Elles ont pu traiter plus de 700 ha dans la zone affectée. L'objectif, selon le responsable du centre, Dr Garba Yahaya, est de traiter au minimum 500.000 ha au niveau de la zone concernée.

"Nous avons prévu de mobiliser 14 équipes de prospection, 14 équipes d'intervention, une équipe d'intervention aérienne et des équipes de coordination, de suivi évaluation et de suivi sanitaire et environnemental", a indiqué Dr Garba Yahaya.

Le chef de file des Partenaires au développement du Niger, M. Jean Jacques Quariat, a rassuré les autorités nigériennes de leur disponibilité à leur apporter leur appui.

"La communauté internationale et les partenaires au développement présents au Niger sont particulièrement préoccupés par le problème, et ce d'autant plus que les investissements qui ont été faits dans le cadre des programmes d'urgence, surtout en ce qui concerne le volet sécurité alimentaire, risquent d'être annihilés s'il n'y a pas une intervention rapide", a-t-il fait remarquer.

Toutefois, les donateurs veulent s'assurer que ces interventions rentrent dans le cadre d'un plan clairement établi.

"Il est important, pour ce qui est du dispositif national déjà mis en place, de déterminer l'instrument le plus adapté afin de pouvoir répondre, de manière coordonnée et cohérente", a souligné le chef de file des partenaires au développement.

En rappel, le Niger a enregistré cette année un déficit céréalier national de plus de 690.000 tonnes, qui est pire que ceux enregistrés lors des crises précédentes en 2005 et en 2010, selon les statistiques officielles.

xinhua